Comprendre

Yoana Vultur
Où va l'herméneutique ?

Où va l’herméneutique ?
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p.14 L’interprétation est une compréhension qui se problèmatise elle-même, autrement dit qui se transforme on interrogation explicite sur ce qui est à comprendre. […] Pour le dire en termes contemporains : la compréhension se fait d’habitude de façon « implicite » alors que l’interprétation est une activité explicite, réflexive.

p.16 Et Il est important de noter qu’au départ l’herméneutique ne veut pas tant « comprendre » la compréhension que la rendre plus parfaite. Son but est pragmatique plutôt que cognitif.

p.17 Par le verbe herméneuein, Aristote entend « signifier en parlant ». Ce sens est très proche du sens moderne du terme.

p. 23 Schleiermacher […] souligne ainsi qu’ « il arrive souvent, dans une conversation […] que je me surprenne à faire des opérations herméneutiques : quand, au lieu de me contenter d’un degré ordinaire de compréhension, je cherche à découvrir la manière dont à bien pu chez mon interlocuteur s’accomplir le passage d’une idée à une autre, ou à dégager des idées, jugements intentions qui font que, sur le sujet de la discussion il s’exprime comme il le fait et non pas autrement »

p. 32 L’idée d’intentionnalité, qui remonte à la tradition scolastique médiévale est encore plus haut, à Aristote, a été réactivé à la fin du XIXe siècle par Franz Brentano. C’est à lui que Husserl l’emprunte, en la définissant comme la propriété qu’ont les phénomènes mentaux, à la différence de phénomènes physiques, d’être dirigés vers quelque chose.

p. 76 Greish Souligne que « comprendre, c’est découvrir que toute facticité comporte un minimum de « marge de jeu », qu’on dispose toujours d’une « marge de manœuvre » pour réaliser ses projets même si celle-ci peut s’avérer extrêmement étroite.

p. 78 Parmi les capacités de l’homme les plus importantes, Ricœur compte le pouvoir dire, le pouvoir faire, donc le champ d’action, mais aussi le pouvoir raconter et se raconter.

p. 95 Le passé récent comprend également ce que Damasio appelle les souvenirs du futur, c’est-à-dire « le souvenir d’événements que nous sommes constamment en train d’anticiper ».

p. 108 Autrement dit, c’est à travers mon dialogue et mon entente avec autrui que je construis mon identité autobiographique jusque dans mon vécu sensible le plus singulier. Ces études montrent qu’il faut aller au-delà de la conception classique selon laquelle ce qui distingue la mémoire individuelle de la mémoire collective et le fait que la première est intrapsychique et la seconde publique.

p. 114 La conscience a besoin d’une structure narrative pour créer l’expérience d’une identité personnelle basée sur les traits de l’activité narrative telles que les relations de coherence, conséquence, de consécution.

p. 134 Comprendre autrui ne signifie plus dans ce cas comprendre ses intentions psychiques, accéder à son intériorité, mais arriver à partager avec lui un même monde.

p. 147 Le modèle de l’attention partagée et de l’imitation présente des homologies avec le modèle herméneutique du langage. Ces homologies sont de trois ordres. D’abord, chez Gadamer, la relation dialogique est en fait triadique : elle implique deux interlocuteurs qui parlent d’une chose commune sur laquelle ils doivent se mettre d’accord. […] En deuxième lieu, ce n’est qu’à partir du moment où un être humain comprend que l’autre est un agent intentionnel qu’il peut comprendre que ce que cet autre énonce ce ne sont pas seulement des sons et des bruits mais qu’ils traduisent une intention communicative. […]

p. 148 Enfin, lorsque l’enfant apprend pas imitation, il doit apprendre à se comporter avec l’adulte comme celui-ci s’est comporté vis-à-vis de lui, ce qui veut dire qu’il va pouvoir inverser les rôles avec l’adulte dans la dans le processus d’attention conjointe et d’utiliser le symbole vis-à-vis de l’adulte comme celui-ci l’a fait à son égard.

p. 149 « L’empathie consiste à se mettre à la place de l’autre sans forcément éprouver ses émotions », alors que « la sympathie et consiste inversement à éprouver des émotions de l’autre sans se mettre nécessairement à sa place » la sympathie concerne donc les phénomènes de résonance et de contagion qui ne sont pas forcément conscients, tels le fou rire, d’agressivité, les pleurs.

p. 213 Une première forme de compréhension de l’autre essaye de le voir non pas comme une personne mais comme un objet de connaissance au sens où l’observation du particulier doit servir à dégager des lois générales des régularité des typologies.

p. 214 Par exemple dans le domaine des mythes Lévy-Strauss s’intéresse non pas tant à leur contenu qu’à la forme de ce contenu, au système de différencies qui le structure. […] L’autre est donc un pur objet d’une connaissance plutôt qu’un interlocuteur.

p. 215 Une deuxième forme de compréhension de l’autre voit l’autre non pas comme un objet d’étude mais comme une personne.

p. 216 La troisième forme de compréhension de l’autre dont parle Gadamer consiste dans ce qu’il décrit comme une ouverture vis-à-vis de l’autre. […] Il se sent impliquer dans cette relation : par exemple il tient compte du fait qu’il fait lui-même partie de l’interaction avec l’autre et que sa présence peut entraîner une modification du comportement de celui-ci.

p. 265 Une première forme et l’oubli comme perte . Ricœeur parle à ce propos d’oubli pas effacement des traces et le considère comme un signe de la vulnérabilité de la condition historique de l’homme.

p. 266 La deuxième forme d’oubli est l’oubli passif. C’est la contrepartie de la mémoire car, comme Dilthey l’avait soutenu la mémoire est toujours sélective : ce qui n’est pas sélectionné est oublié.

p. 267 La troisième forme d’oubli et l’oubli actif qui a été célébrée par Nietzsche. Cet oubli qui est volontaire et souvent un corrélât de la créativité ou de l’innovation culturelle.

p. 306 Une réduction des formes à l’essence, à des formes pures, c’est précisément à travers cette réduction à l’essentiel qu’elle était censée donner naissance à un surcroît de sens. (Voir peintre chinois).

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