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  Surpris par la nuit
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Émissions

Ecouter du 01 Janvier 2004 Nous écrire



  Platonov, de Tchekhov : la tentation du théâtre
   Emission du 01 Janvier 2004

par Joëlle Gayot
réalisation : Anne Fleury


Avec Platonov, le jeune Anton Tchekhov découvre le théâtre. L’auteur n’a pas vingt ans mais l’ensemble de son œuvre dramatique est posé dans cette première pièce.
A la Comédie Française, Jacques Lassalle met en scène Platonov, dans une nouvelle traduction de Serge Rezvani, restituant, du coup, à la pièce l’intégralité de son titre : Platonov ou le fléau de l’absence des pères. Si de nombreuses coupes ont été effectuées, elles ne portent néanmoins pas sur la structure du texte, conservée dans sa totalité.
C’est au cœur du processus de création que nous nous introduisons. Des sous-sols de la Comédie Française (la Salle Escande) au grand plateau de la Salle Richelieu, le spectacle se fabrique, jour après jour, heure après heure. Jacques Lassalle qui, pour la première fois en France, met en scène une pièce de Tchekhov, est le maître de ce processus. Séances de coupes, répétitions, filages : les scènes résonnent, différentes, sculptées mot à mot par les acteurs. Un travail en cours d’élaboration, un work-in-progress dont nous ferons entendre les étapes.
Sur les traces de Platonov, dans les pas d’un Tchekhov s’essayant au théâtre, « tentant » le théâtre, nous croisons la route de quelques-uns uns des protagonistes :
Jacques Lassalle, metteur en scène et les comédiens : Clotilde de Bayser, Muriel Mayette et Denis Podalydès.


 
  Livres
  
Commander   Anton Tchekhov, traduction de Rezvani Platonov - le fléau de l'absence des pères
Babel / Actes Sud (novembre 2003)
"/.../que l’on ne s’étonne pas de trouver dans ma trop scrupuleuse version de Platonov un certain nombre d’expressions ou de mots redoublés, et souvent pompeux… ainsi que des phrases pompeuses aussi, et donc parfois assez mal bâties. J’ai tenu à conserver ces sortes de spirales d’un langage souvent ampoulé, comme on dit, afin de rendre l’expressivité si typique du russe qui, dans toute conversation familière, accumule non seulement les redites mais surtout – et celà à l’infini – les diminutifs des diminutifs, ainsi que les superlatifs des superlatifs, sucrant et empâtant pour ainsi dire cette langue qui se veut excessivement douce dans la plupart des échanges amicaux… et même non amicaux. Les mots ne s’y heurtent jamais, ils seraient comme enrobés, amortis les uns par rapport aux autres, le suivant rectifiant en douceur ce que vient de dire le précédent. Il est quasi impossible que les choses soient dites franchement. Là est le côté “asiatique” du langage tchékhovien. Rares sont les phrases nettes, qui vont droit au but. Il s’y trouve beaucoup de “hem”, de “hum”, de “eh bien”, de “je pense”, de “j’espère”, de “croyez-vous ?” la plupart du temps redoublés… que j’ai scrupuleusement conservés. Bien sûr, montée telle quelle, cette pièce durerait six heures. La “faire maigrir” est délicat. Ce serait la réduire. Quelles solutions ? Soit faire des coupes franches – donc supprimer, comme l’a demandé Vilar à Pol Quentin, un acte entier ainsi que de nombreuses scènes –, soit faire maigrir chaque phrase de sorte qu’elles deviennent “cartésiennes” et aillent droit au but, soit encore supprimer franchement un certain nombre de personnages. A mon avis aucune n’est satisfaisante si on veut garder à cette pièce sa saveur d’origine… Bien qu’à la réflexion supprimer certains personnages disons annexes, pour laisser le flou, les longueurs, les constructions si peu européennes des phrases qui donnent à cette pièce sa délicieuse maladresse, fût la solution la plus “noble”, oui, si l’on voulait conserver à ce texte sa qualité de superbe esquisse des œuvres à venir ! De tous les auteurs de théâtre de son époque, Tchekhov est certainement celui qui s’est le moins préoccupé d’être “efficace”. Ce qu’il a inventé c’est un “climat”. Ce climat est entièrement fait d’incertitude. Une chose est dite… et contredite la phrase suivante. Ce serait comme rendre visible la dialectique intérieure des êtres. Et ça j’aime par-dessus tout !"
Rezvani.

- extrait de la préface -

 
 
  Liens
 
    PLATONOV AU RÉPERTOIRE DE LA COMÉDIE FRANÇAISE
Au sein du site du vénérable théâtre, un texte de Serge Rezvani sur sa traduction de Platonov, suivi d'un article de la bibliothécaire de la Comédie française, Jacqueline Razgonnikoff, sur l'accomplissement du cycle Tchékhov dans le répertoire.
 
 
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