02 Avez-vous un but ?

Premiers principes

Hermeneutique du sujet Foucault
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À L’ÉTUDIANT :

Vous voilà prêt à commencer l’étude et la mise en pratique du pelmanisme.

Abordez-les avec ardeur et loyauté.

De même que des exercices de gymnastique entretiennent la santé et développent les forces, de même nos exercices intellectuels accroissent la puissance de l’esprit. Cette éducation mentale est une œuvre en coopération : vous faites votre tâche et nous faisons la nôtre.

Nous travaillons ensemble. Vous n’êtes pas abandonnés à vos propres ressources.

Ce cours n’a rien de mystérieux. Suivez nos instructions et, comme tant de milliers d’autres personnes, vous en retirerez de multiples avantages.

Dès le début, prenez la résolution d’aller jusqu’au bout. Si vôtre temps est limité, PELMANISEZ un peu chaque jour, si peu que ce soit, pour ne pas rompre la continuité de votre effort.

Comprenez bien que toute œuvre de valeur, un beau tableau, une affaire prospère, une invention rémunératrice, a sa source première dans l’esprit.

Développez-le et vous obtiendrez des résultats surprenants. Ce n’est point là un but égoïste. C’est pour vous un devoir, envers vous-même, envers votre famille, envers votre pays.

Peu de personnes se rendent compte qu’un cerveau bien développé et actif est la force la plus importante du monde. L’argent même ne peut l’égaler.

Chaque pays, chaque industrie, chaque profession ne demande qu’à l’accueillir et à l’employer. C’est le « Sésame » qui ouvre les portes de la meilleure société, c’est la clé de tous les succès.

À moins que vous soyez né sous une étoile miraculeuse, votre cerveau est la seule arme avec laquelle vous puissiez livrer les batailles de la vie. Plus il sera développé, plus vous serez sûr de vaincre.

Physiquement, l’homme est l’être le plus faible de la création, et il aurait été exterminé depuis longtemps si le développement de son cerveau ne lui avait permis de subjuguer tout le règne animal.

Maintenant, il n’a plus à disputer sa place aux bêtes.

Il n’a plus besoin de chasser pour sa nourriture quotidienne, ni de tendre des pièges pour se vêtir, ni d’établir sa demeure dans des cavernes.

Ses grands rivaux d’aujourd’hui sont les autres hommes, mais il n’a toujours que la même vieille arme : son cerveau.

Bien que la concurrence ait perdu sa rudesse, elle est encore vive parmi les hommes.

Il ne s’agit plus d’avoir la flèche la plus rapide ou la lance la plus longue, mais seulement et toujours le cerveau le plus productif.

Le cerveau puissant qui fit, jadis, un roi de l’homme primitif, fait aujourd’hui le savant, l’artiste, le grand homme d’affaires.

Nous avons tous la même arme. Selon sa qualité, elle conduit à l’échec ou au succès.

LEÇON I

I. Indications préliminaires

Ce que contient le cours.

1. Montrer à l’élève ce qu’il est, ce qu’il peut, et le mettre en état de pouvoir davantage : voilà l’objet du Pelmanisme.

Le cours repose non sur des notions livresques, mais sur des recherches de psychologie.

Instruit par une expérience de plus de quarante ans des besoins intellectuels de toutes les classes de la société, l’Institut Pelman a élaboré un système harmonieux et homogène d’entraînement mental qui répond à toutes les exigences de la pensée et de la vie.

L’expérience l’a inspiré, le confirme et permet de le perfectionner sans cesse.

Un succès constant en a démontré la réelle valeur pratique.

Pour qu’il puisse être suivi sans difficulté, par toute personne de bonne volonté, on en a exclu tous les termes techniques superflus.

Le cours comporte 12 leçons. On y apprendra à :

  • observer ;
  • se souvenir ;
  • cultiver ses sens, surtout la vue et l’ouïe ;
  • à concentrer son attention et à fortifier sa volonté ;
  • développer l’énergie, l’esprit d’entreprise, la confiance en soi même ;
  • utiliser la force de suggestion et d’autosuggestion ;
  • comprendre et à utiliser les principes de l’association des idées ;
  • pratiquer l’analyse et la synthèse ; à réduire une proposition ou un problème à sa plus simple expression ; à combiner d’anciennes idées pour en créer de nouvelles ;
  • établir pour n’importe quel sujet un plan d’études adapté à chaque situation individuelle ;
  • acquérir de bonnes méthodes de pensée et d’action ;
  • adopter certaines attitudes d’esprit qui facilitent le travail et assurent le succès, quelle que soit la profession à laquelle on appartienne ;
  • conserver un cerveau et un esprit sains ;
  • réaliser toute sa personnalité.

    À qui s’adresse le cours.

2. Nous nous adressons également aux deux sexes, à tous les âges, à toutes les conditions ; chaque être humain n’est-il pas aux prises avec la même tâche : conquérir et assurer sa place au soleil ?

Comme l’apprentissage de la vie ne s’enseigne pas dans les écoles, les intellectuels n’ont, d’ordinaire, pas moins besoin de notre direction que les hommes d’affaires ou les travailleurs manuels.

Chacun peut et doit profiter du cours à proportion de ses aptitudes et selon ses besoins.

Nous ne demandons, en effet, à chacun que d’être lui-même ; mais nous voulons qu’il se réalise pleinement.

Parmi ceux qui s’adressent à nous, beaucoup ont été élèves de l’enseignement secondaire ou supérieur ; mais ce ne sont pas ceux qui éprouvent le moins le besoin de ranimer la flamme de leur enthousiasme et plus d’un n’a jamais exercé méthodiquement son esprit d’observation, sa mémoire, son imagination créatrice.

D’autres, sans avoir bénéficié de la culture, classique, sont arrivés à des postes importants, mais il leur manque l’art de travailler avec méthode ; ils se laissent submerger par leur occupations à un âge où les réactions corporelles et mentales commencent à se ralentir.

La plupart sont encore en pleine bataille, car il est rare que le succès soit obtenu directement, sans secousses ni échecs, sans erreurs, sans lassitude temporaires.

Le cours est personnel.

3. Ce cours, qui s’adresse à tout le monde s’adresse en particulier à vous.

Les lois de l’esprit étant les mêmes pour tous les hommes, un cours consacré à les faire connaître convient à quiconque. Vous avez besoin de ne pas ignorer ce que chacun doit savoir.

Mais, notez-le bien, le pelmanisme s’adresse aussi à vous en tant que vous êtes différent de tout autre être humain.

Non seulement vous y trouverez les conseils qui vous conviennent personnellement, mais la rigidité du Cours sera compensée par les conseils écrits ou oraux que nous vous donnerons — même après l’achèvement de votre préparation — selon vos besoins propres, selon votre caractère. Notre rôle ne se limite pas à une tâche de pédagogues ; nous ne demandons qu’à remplir, dans l’intérêt de nos adeptes, le rôle si attachant d’amis et de conseillers.

Cette attitude est l’une des originalités du pelmanisme ; elle le distingue heureusement de tout enseignement scolaire ou livresque.

Vous trouverez dans nos leçons et dans nos exercices tout ce qui est nécessaire à votre efficience personnelle.

Comment étudier le cours.

4. Vous avez en mains les 12 leçons. étudiez chaque leçon et faites les exercices avant de commencer une autre leçon.

Prenez garde de ne pas céder à la curiosité et mettez la leçon 2 de côté jusqu’à ce que vous ayez bien assimilé la Leçon 1.

N’émoussez pas l’intérêt de chaque leçon : son étude et sa mise en pratique auraient pour vous moins d’attrait.

L’attitude corporelle.

5. L’étude du cours est un travail qui s’ajoute généralement au travail professionnel. il importe donc de vous rendre aussi dispos que possible avant de la commencer chaque soir.

Nous recommandons à l’étudiant de se laver d’abord à l’eau froide le visage et les mains, non seulement comme délassement et comme réaction physiologique, mais aussi comme réaction psychologique.

Cet acte si simple marque une renaissance de l’activité. C’est comme si on se donnait, le même jour, une deuxième matinée ; peu à peu l’habitude s’établira d’une sorte de renouvellement de soi, et l’on sentira naître une forme inattendue de plaisir.

Il ne sera pas mauvais non plus de se « mettre à l’aise », en mettant un col mou par exemple, et en revêtant un costume plus ample qui donnera libre jeu à la circulation du sang.

Le soir, nous sommes tous un peu congestionnés, notre système nerveux a été soumis à toutes sortes d’excitations. On doit se préparer à étudier nos Leçons et à faire nos

Exercices mentaux par le calme et le bien-être.

Ne vous tassez pas dans un fauteuil, ne vous courbez pas sur une table, mais adoptez une attitude de confort et de liberté, conciliant à la fois l’aisance et l’application.

L’attitude mentale.

6. Le cours a pour but l’épanouissement de la personnalité. vous devez donc vous dire chaque soir en commençant : « Je désire m’améliorer, diminuer mes défauts, augmenter mes qualités ; ce que je lis et apprends aujourd’hui va concourir à mon succès »

Ne travaillez qu’autant que vous êtes le maître de votre attention ; n’absorbez qu’autant que vous vous sentez capable d’assimiler.

Peu à peu, votre pouvoir d’absorption augmentera, en même temps que diminueront les risques d’incompréhension.

En cas de fatigue ou de surmenage ; vingt minutes par jour suffiront d’abord ; si possible, ajoutez peu à peu des périodes de cinq minutes.

Le mieux serait évidemment que vous puissiez disposer d’une heure par jour pour l’étude et la méditation des Leçons et l’exécution des Exercices ; ajoutez-y les divers moments de la journée où vous pourrez appliquer nos principes.

Inutile de vous forcer.

L’entraînement mental doit être aussi lent, aussi continu, aussi méthodique qu’un entraînement sportif. Il doit être pour vous, non pas une obsession, mais un stimulant et un guide.

Quoique relativement simples, nos principes doivent être bien compris et utilisés à bon escient.

Appliquez-les d’abord à une certaine catégorie d’activités, puis successivement à toutes les autres, de manière que le Pelmanisme devienne pour vous un mode normal et naturel de concevoir et de traiter toutes les circonstances de la vie, sans atteinte aucune à votre originalité.

Comment étudier une leçon.

7. Ne parcourez pas la leçon d’un trait comme vous le feriez d’un roman, mais prenez les paragraphes l’un après l’autre et méditez-les sérieusement.

Considérez d’abord le titre du paragraphe, et cherchez les idées personnelles qu’il fait naître en vous.

Lisez alors le texte et vérifiez-en l’accord avec vos propres réflexions.

Posez-vous ensuite les questions suivantes :

Quels sont les principes et les conseils qui me sont enseignés ?

Même s’ils ne sont pas nouveaux pour moi, en ai-je fait jusqu’ici une application suffisante ?

Quelles erreurs aurais-je évitées si j’en avais tenu compte ?

Quel pouvoir vais-je y gagner ?

Quels défauts puis-je perdre, quelles qualités acquérir ?

Et quels bénéfices puis-je attendre de l’application de tel principe pelmaniste tant pour ma profession que pour ma vie privée ?

Soulignez les idées les plus importantes et, au besoin, inscrivez-les sur un carnet, afin de les revoir rapidement chaque semaine jusqu’à ce que vous les possédiez bien.

Accordez-vous, entre les diverses sections, un repos destiné à mieux fixer le contenu de votre lecture dans la mémoire.

Lorsque la leçon est achevée, reprenez-la et lisez seulement les titres de chapitres et de section, de manière à avoir une idée claire et précise de l’armature de cette leçon.

Un bon exercice sera de rédiger de mémoire la table des matières.

Les exercices.

8. Ne croyez pas pouvoir profiter du cours en négligeant les exercices. ils visent à remplacer des habitudes moins bonnes par des habitudes meilleures.

Certains de ces exercices ont une valeur gymnastique ; il faut les exécuter tels qu’ils sont prescrits, comme moyens d’assouplissement.

Mais beaucoup ne sont donnés qu’à titre d’exemples, afin que vous en imaginiez d’autres du même type, plus adaptés à vos besoins professionnels ou personnels.

Ces derniers, que vous aurez conçus à votre usage, vous seront les plus salutaires.

L’important est de vivre en Pelmaniste.

Étudiez et pratiquez une leçon, dix jours au minimum, un mois au maximum.

Portez alors vos efforts sur la leçon suivante, sans oublier que régulièrement des révisions s’imposent, tous les trois mois, par exemple.

Avant d’exposer en détail le programme du cours, nous devons donner à l’étudiant un certain nombre de directives générales qui lui ouvriront aussitôt la voie conduisant à la puissance mentale et au succès.

Pour nous le mot succès ne désigne pas seulement la réussite matérielle, mais aussi la réussite morale ; dans les deux cas, nos directives générales sont également valables.

Les bonnes attitudes d’esprit.

9. La réussite ne dépend pas seulement, vous le savez déjà, des capacités intellectuelles.

Elle dépend bien davantage de l’attitude prise à l’égard de la vie.

Être sincère avec soi-même.

10. La première condition pour s’améliorer est de bien discerner les causes des échecs antérieurs, sans se laisser aller à cette tendance si répandue qui consiste à accuser les « circonstances » ou la « malchance ».

Soyez bien persuadé qu’on n’éprouve pas des échecs successifs sans l’avoir mérité ; on a commis des erreurs, pire que cela : on a commis les mêmes erreurs à plusieurs reprises.

Certains, par vanité ou sottise, ne veulent jamais admettre qu’ils aient tort.

D’autres ne veulent pas voir la réalité comme elle est, sitôt qu’elle les gêne ou les blesse.

D’autres encore se sont fait à leur usage ou ont accepté, une fois pour toutes, sur les choses et les gens, des opinions qu’ils sont trop paresseux pour modifier.

Quelques-uns, timides, se taisent au lieu de s’affirmer ; d’autres, arrogants et entêtés, suscitent ainsi des animosités.

L’étudiant doit dès le début s’efforcer à être sincère vis-à-vis de soi et d’autrui ; il ne doit pas redouter la critique, mais avoir l’esprit « ouvert », c’est-à-dire capable d’enregistrer et d’évaluer les faits nouveaux, les impressions nouvelles.

Cette sincérité sera le point de départ de la réforme selon le pelmanisme. Pas d’hypocrisie, pas de lâcheté mentale.

Mais ce n’est encore là qu’une attitude en quelque sorte négative. Nous demandons davantage.

Parmi nos étudiants, il en est un grand nombre qui, sans avoir subi d’échecs proprement dits, n’ont pas « réussi », au sens courant du mot ; ils ont piétiné dans une situation médiocre, ils se sont vu dépasser par d’autres qui, pensent-ils, « ne les valaient pas ».

Avoir du cran.

11. Ces « autres » possédaient certaines qualités d’entrain, d’allant, de « cran », grâce auxquelles ils ont sinon forcé, du, moins ouvert les portes qui assurent l’accès aux positions supérieures.

Chacun peut acquérir ces qualités par un dressage volontaire de soi-même.

Il faut à la fois l’audace, qui, loin de craindre le risque, le recherche volontiers pour forcer la réussite, et la ténacité qui fait front aux difficultés, aux embûches.

Il faut aussi — ce qui flatte moins la gloriole, mais ce qui est plus réellement glorieux — ne pas se laisser rebuter par les insipides mesquineries de la vie quotidienne, avec ses tâches fastidieuses ou simplement insignifiantes, qui risquent de tarir l’enthousiasme.

Toujours répéter les mêmes actes, les mêmes paroles, la même lutte, non pour vaincre, mais seulement pour « tenir », cela use l’ardeur comme cela épuise la vie, et pourtant c’est nécessaire.

Il faut le faire ; et votre intérêt est de le faire avec bonne grâce.

Si vous êtes ou souhaitez d’être un chef, prenez une fois pour toutes l’attitude que comporte votre situation.

Acceptez-en d’avance les obligations, les ennuis, les servitudes : vous aurez toujours trop de besogne ; vous devrez toujours supporter des anicroches dans le travail, des dérangements dans votre application ; parer aux mêmes inconvénients, répéter les mêmes ordres ou les mêmes conseils…

Prenez-en votre parti à jamais.

Il y faut un apprentissage mental, dont le Cours fournit les principes, et dont les Exercices préparent l’acquisition.

Avoir toujours la curiosité d’apprendre.

12. Une autre attitude mentale à laquelle nous tenons beaucoup est celle du « savant ».

Un savant est un homme qui sait beaucoup, mais qui admet qu’il ne sait jamais assez.

L’instruction n’est pas une qualité qu’on acquiert une fois pour toutes et qui reste identique à elle-même ; c’est, au contraire, une qualité qu’il faut développer continuellement.

Il ne faut jamais cesser d’apprendre ; chaque jour doit apporter une pierre nouvelle à l’édifice intellectuel.

Donc, développez-vous par l’observation directe et par la lecture instructive et réfléchie.

Savoir réaliser.

13. Ce qui vient d’être dit de l’intelligence s’applique également à la volonté.

Elle n’est pas quelque chose qu’on a en soi à un degré fixé une fois pour toutes, comme on aurait une certaine quantité de liquide dans un vase.

C’est, au contraire, une qualité qui diminue ou augmente selon qu’on l’exerce peu ou beaucoup.

Vous devez appliquer votre volonté à toutes les circonstances, même les plus ordinaires et les moins importantes ; perdez l’habitude de reporter à « tout à l’heure »

Ou « à demain » tel ou tel acte que vous savez nécessaire.

Bien mieux : agissez le plus vite possible en n’accordant à l’évaluation des motifs qu’un temps très limité ; ne pesez le pour et le contre que quelques minutes et entraînez-vous graduellement à diminuer votre « temps personnel » d’indécision.

C’est ainsi, notamment, que vous résisterez à la fatigue et au surmenage, dus si souvent à une accumulation maladroite de travaux ou de courrier en retard.

Sérier l’ouvrage et ne pas le laisser traîner est un gage de succès si important qu’un grand constructeur d’automobiles, qui avait, grâce à notre Cours, évité le surmenage, le fit suivre aussi à toute sa famille et aux ingénieurs de ses usines.

Chacun, d’ailleurs, peut et doit appliquer cette attitude mentale dans sa sphère et dans la vie de tous les jours, aux petites circonstances autant qu’aux grandes, à l’activité manuelle autant qu’à l’activité intellectuelle.

Voici dans ce même ordre d’idées quelques petits conseils qui vous donneront de grands résultats :

Ne revenez jamais sur le passé pour vous plaindre et récriminer.

D’une erreur ou d’un échec, efforcez-vous de tirer non seulement une leçon, mais aussi un gain : considérez-les comme l’expérience utile qui doit stimuler votre activité ; et même vous amener un profit.

Analysez les causes d’un succès, afin de vous en assurer de nouveau.

Tout succès n’est qu’un échelon et non pas un sommet.

Savoir travailler.

14. Que vous soyez ouvrier, employé ou patron, identifiez votre intérêt personnel à l’intérêt de l ‘affaire. Ne croyez pas que ce soit consentir à être exploité ; c’est la condition du développement de votre personnalité.

Nous vous parlons, non en moralistes, mais en conseillers uniquement soucieux de votre intérêt.

Ne dites pas que vous en faites toujours assez pour ce que vous êtes payé, mauvais moyen de gagner davantage, mais faites un peu plus que vous n’êtes tenu d’accomplir.

Dans tout travail, considérez le travail même et non pas seulement le gain qu’il rapporte.

Ne craignez pas de faire mieux, même sans escompter de profit direct.

Élevez-vous sans cesse au-dessus de votre intérêt immédiat.

Rendez service le plus possible, sans désir de réciprocité et sans crainte de passer pour naïf, ou pour « poire ».

Ne soyez pas jaloux du voisin qui fait mieux que vous, mais tâchez de l’égaler, ou du moins de le surpasser sur quelque point.

Ne finassez pas, n’essayez pas d’être plus malin que les autres, mais faites le travail comme il doit être fait.

Considérez-vous toujours par rapport aux autres. Tenez toujours compte d’eux.

Quelque paradoxales que puissent vous paraître certaines de ces maximes pour la sauvegarde de vos intérêts, admettez que notre expérience nous autorise à en affirmer la valeur pratique.

Il s’agit de ne pas rester passifs dans la vie, mais de l’interpréter, de la comprendre, de la transformer selon vos besoins.

Il s’agit d’utiliser toutes vos capacités en vue d’un but personnel défini : réussir ; mais par des moyens honnêtes, sans faire de tort à votre prochain, en l’aidant, au contraire, de votre mieux, et cependant sans laisser porter atteinte aux droits de votre personnalité.

Suivez et appliquez notre enseignement avec ardeur, et vous acquerrez chaque jour davantage un cerveau plus puissant, plus efficient.

II. L’efficience mentale

Sa valeur.

Nous entendons par efficience mentale la puissance d’un esprit souple, éveillé et précis qui est maître de ses moyens et capable, sans surmenage, d’un rendement supérieur.

Son importance, évidente pour l’écrivain, le professeur, l’homme de science, est moins apparente pour le commerçant, ou pour celui don l’activité est surtout physique. Elle est cependant tout aussi réelle.

Grâce à l’efficience mentale, quiconque doit étudier comprend mieux et retient plus sûrement ce qu’il apprend :

Il réalisera ainsi une grande économie de temps qui lui permettra de se consacrer à d’autres travaux.

L’homme d’affaires n’en retirera pas moins de profits : la faculté de saisir les plus petits détails, de les garder présents à l’esprit de les comparer, de se rappeler les prix, les stocks disponibles, les noms, adresses et particularités des clients, les contrats passés avec eux, lui assurera sur ses concurrents un avantage certain.

En outre, dans toutes les professions, même manuelles, l’efficience mentale fait surgir des idées neuves, nombreuses, fécondes, et c’est elle qui détermine ainsi le succès, car à l’origine de toute entreprise heureuse, il y a une idée.

C’est enfin grâce à l’efficience mentale que cette idée se traduit en actes et devient une œuvre.

Pas de réelle efficience qui ne se traduise en action.

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Ses trois qualités fondamentales.

1. Confiance en soi.

2. Pour obtenir les résultats dont nous vous parlons, il faut remplir une première condition : avoir CONFIANCE EN SOI.

Rien n’est plus funeste au succès d’une œuvre que de douter de soi et de se défier de ses propres forces.

Tant qu’un homme a confiance en lui-même, il peut grimper sans danger en haut d’une longue échelle ; mais, s’il a peur, il est pris de vertige et court le risque de tomber.

Évitez au début de juger trop défavorablement vos facultés intellectuelles : elles sont sans doute meilleures que vous ne le pensez.

Vous croyez peut-être avoir une mémoire déplorable, alors qu’elle est normale. Or, une mémoire normale peut beaucoup.

En réalité, le défaut dont vous vous plaignez n’est pas imputable à votre mémoire elle-même, mais à l’usage que vous en faites, et à l’éducation que vous lui avez donnée.

Soyez persuadé que vous avez l’étoffe nécessaire et que nous connaissons les moyens qui vous permettront d’utiliser au mieux vos facultés.

2. Travail. le progrès par l’effort.

3. Pour suivre avec fruit notre cours, il faut acquérir une qualité plus importante encore que la confiance en soi : l’amour du TRAVAIL, en prenant ce mot dans le sens d’effort patient et continu, mais pas nécessairement considérable.

Vous progresserez sûrement si vous fournissez de petits efforts successifs. Prenez donc la résolution d’aller courageusement jusqu’au bout.

Il n’y a que le premier pas qui coûte. Vous serez bientôt encouragé par le juste sentiment que vos forces s’accroissent.

La tâche ne sera ni monotone, ni désagréable, ni excessive ; elle n’exigera même pas un effort pénible ni une attention fatigante.

Notre méthode gradue les difficultés et conduit l’étudiant pas à pas, sans heurts ni secousses, jusqu’au but final.

Néanmoins, il faudra travailler.

Il ne suffit pas, pour acquérir l’efficience mentale, de payer des honoraires, d’avoir sous la main des brochures et de se borner à lire nos instructions. Les directives que nous vous fournirons et exercices que nous vous prescrirons ne vous prendront que peu de temps, et vous y trouverez un intérêt toujours plus vif.

Mais, si vous ne suivez pas nos recommandations et si vous négligez nos exercices, vous serez mal fondé à vous plaindre de n’avoir pas fait de progrès.

N’objectez pas que le temps vous manque pour effectuer les exercices prescrits.

Il doit être entendu, une fois pour toutes, que la meilleure façon de les exécuter consiste à transposer dans l’ordre de vos obligations, professionnelles, soit privées.

Si vous opérez cette transposition, vous n’éprouverez, à suivre votre préparation pelmaniste, aucune surcharge de travail ; vous vous acquitterez même de vos obligations avec plus d’aisance et d’allégresse.

Le pelmanisme n’est pas une spéculation dans laquelle vous placerez des fonds qui vont au bout d’un certain temps, et sans aucun travail de votre part, vous rapporter de gros intérêts.

C’est plutôt une affaire commerciale : vous engagez un capital qui est le prix du

Cours, vous travaillez à le faire fructifier et vous vous trouvez, ainsi, en possession d’une source permanente de revenus — pécuniaires, intellectuels, moraux — dont la valeur est plusieurs milliers de fois celle de la somme engagée.

C’est donc une opération profitable.

Ce n’est là pourtant que l’un des avantages de notre méthode : elle ne se contente pas d’enseigner à travailler, elle donne à l’Étudiant l’amour du travail.

Cette impulsion nouvelle exalte en lui des forces vives insoupçonnées et fait de son effort laborieux une joie active et continue.

La loi de « l’effet latent»

4. Mais il ne faut pas perdre de vue que les résultats d’un effort ne sont jamais immédiats.

Aussi courte qu’elle soit, il existe toujours, entre la cause et son effet, une phase qu’on peut appeler « le temps d’effet latent ».

Ce phénomène s’observe dans la nature entière, aussi bien dans le monde inanimé que chez les êtres vivants.

Nous parlons, mais notre interlocuteur ne saisit pas notre parole aussitôt que nous l’avons émise : il faut un temps, en l’occurrence une petite fraction de seconde, pour que notre voix lui parvienne.

Le coup de maillet et le bris de la pierre sont séparés par un moment où aucun effet n’est visible.

C’est le temps nécessaire aux transformations intérieures que doit subir un milieu pour manifester les effets prévus.

Dans ces transformations relativement simples, le temps « d’effet latent » est court.

Mais voici un cas différent : on sème une graine, on obtient une plante. Là, les transformations intérieures sont infiniment plus complexes et le temps « d’effet latent » atteint plusieurs mois.

Entre la contamination et l’éclosion d’une maladie s’écoule un certain nombre de jours, de semaines, et même (c’est le cas de la lèpre), d’années. C’est « l’incubation » d’une maladie, pendant laquelle rien ne nous indique que la contagion ait eu lieu.

La vie mentale obéit à la même loi ; un effort psychique, un acte de volonté ou toute autre forme de travail intellectuel ne donne son résultat qu’au bout d’un certain temps.

C’est là un fait sur l’importance pratique duquel nous ne saurions trop insister.

La plupart des gens qui se découragent vite, qui abandonnent une affaire pour en entreprendre une autre, puis la quittent peu après pour une troisième, sont de ceux qui méconnaissent la loi « d’effet latent ».

Ils se disent : « j’ai fait effort et l’affaire ne marche pas, c’est donc qu’elle ne vaut rien ». D’autre part, on entend des gens dire : « Je n’ai rien fait, la chose s’est faite d’elle-même, tout s’arrange comme je désirais, sans le moindre effort de ma part.

Voilà un cas où on récolte, sans s’en rendre compte, le résultat de ses efforts antérieurs.

Mais gare à ceux qui, attribuant leur succès uniquement à la chance, ne renouvellent pas leurs efforts : ils arriveront à épuiser le capital qu’ils avaient amassé et un beau jour “n’ont plus de chance”.

Ayez foi dans la valeur absolue de l’effort sachez attendre des résultats.

Ne précipitez rien : progressez pas à pas et donnez aux fleurs le temps de s’ouvrir, aux moissons le temps de mûrir.

3. Organisation du temps.

5. Toutefois, ne vous méprenez pas. s’il faut savoir attendre, il n’en est pas moins nécessaire d’utiliser chaque moment !

Ceci nous amène à insister sur la troisième condition de l’efficience mentale qui consiste à savoir tirer parti de tout son TEMPS.

Vous êtes mieux que personne à même de savoir de combien de temps vous disposez.

Si vous en avez peu, raison de plus pour le bien employer, vous n’en serez jamais trop économe.

Il y a deux parts dans votre journée : celle qui est occupée au travail professionnel — et l’autre.

Dans l’utilisation rationnelle de chacune de ces deux parties, il convient également d’employer sinon les minutes, du moins les quarts d’heure pour obtenir un maximum de rendement avec un minimum de peine.

Il faut donc établir deux emplois du temps, l’un consacré au travail obligatoire et l’autre au travail libre, personnel — lequel à la longue réagira sur le premier en augmentant sa valeur de rendement.

Le temps professionnel.

6. Le tableau d’un emploi du temps professionnel est évidemment variable selon la nature de l’occupation rémunératrice.

Il y a des situations, celle de journaliste par exemple, où il s’agit, paradoxe bizarre, d’organiser l’imprévu.

Dans d’autres, le travail quotidien est tellement régulier qu’on se sent pour ainsi dire porté par lui.

Entre ces deux extrêmes se placent toutes les possibilités : le problème consiste donc à arranger le temps consacré au travail selon certaines règles qui conviennent au but poursuivi.

Ici se présentent toutes sortes de petits moyens, que la plupart des employés ou des chefs découvrent par l’usage, mais qu’on peut cependant apprendre dès le début en appliquant une théorie générale.

Étant donné que l’on veut économiser de la fatigue et du temps, il importe d’abord, quand on a des subordonnés, de se décharger sur eux de tout le travail proprement mécanique.

Un directeur ne doit pas perdre de temps à ouvrir les enveloppes de son courrier puisqu’un employé spécial (secrétaire ou chef de la correspondance) ou une machine peut le faire.

Voici un dicton américain que doivent méditer les européens : “Libère-toi de tout travail que tu peux faire faire à un autre en le payant ; ainsi, ton esprit restera vivant”.

Ce dicton a surtout une grande valeur pratique pour les chefs : mais les subordonnés peuvent s’en appliquer un autre. “C’est en forgeant, dit un proverbe latin, qu’on devient forgeron”.

Ce qui signifie, entre autres, qu’il faut avoir fait du travail d’apprenti, de ses mains ou de son cerveau, avant d’être apte à distribuer du travail aux autres et d’en critiquer les résultats.

Aussi recommandons-nous à nos étudiants :

1 ° de bien étudier le mécanisme du travail qu’ils ont à exécuter ;

2 ° de chercher sur quels points ils peuvent faire une économie de fatigue et de temps, personnelle ou collective ; car ce qui profite à l’un doit profiter à tous.

Il va de soi que le temps professionnel doit être divisé d’une manière méthodique en tenant compte du but poursuivi.

S’il s’agit, par exemple, d’une industrie, on devra établir un plan annuel ou saisonnier, s’occuper six mois à l’avance de la “saison” suivante.

D’autres professions exigeront un emploi du temps trimestriel ou mensuel

(représentants de commerce), hebdomadaire (la plupart des salariés payés à la semaine), ou même journalier.

Ce dernier cas est le plus fréquent. Il sera bon de noter la veille sur un carnet ou sur une fiche les tâches à faire le lendemain, afin de ne pas perdre le temps de la “mise en train” .

Il faudra, en outre, les sérier par ordre d’urgence et d’importance, et réserver un certain temps pour l’imprévu.

Bref, considérez les moments de la journée comme agencés les uns par rapport aux autres de la même manière que se commandent les divers rouages d’une machine.

Vous passerez alors d’une série d’occupations de détail à une autre sans éprouver la sensation pénible d’un arrêt brusque, d’une secousse.

L’emploi des loisirs.

Bien des gens sont ordonnés à l’atelier, au bureau, mais sans méthode aucune dans l’usage de leurs loisirs.

Ils n’ont jamais compris que s’ils vendent de leur temps, 8 ou 10 heures par jour à autrui, c’est pour pouvoir s’assurer deux ou trois heures où ils ne dépendent que d’eux-mêmes, et que ces trop rares instants de tranquillité sont l’essentiel de leur existence.

Voilà les seuls moments où ils peuvent se préparer à valoir davantage plus tard, à augmenter leur instruction, à réformer leur caractère.

Ils croient “se reposer” en perdant leur temps ; ils ne réussissent qu’à gaspiller leur énergie dans des occupations oiseuses ou malsaines, quand ce n’est pas dans l’ennui.

Ainsi se gâche tout le bénéfice de leur travail. Saboter l’emploi de ses loisirs, c’est comme mettre le salaire que l’on gagne dans une poche percée.

Moins vous avez de temps à vous, plus il vous est précieux.

De même que vous avez un emploi du temps professionnel, dressez un plan de travail pour vos soirées, dans le genre de celui que nous vous présentons ci-dessous :

Emploi du temps des loisirs

Le soir.

De 6 à 7 h., 7 à 8 h., 8 à 9 h., 9 à 10 h., 10 à 11 h.

Lundi

Mardi

Mercredi.

Jeudi

Vendredi

Samedi

Supposons que vous ne soyez libre qu’à partir de 6 heures du soir.

Vous aurez besoin de dîner et de prendre quelque distraction.

Il vous appartient de répartir votre temps entre ces occupations et le pelmanisme.

Nous estimons que si vous étudiez le pelmanisme de 8 heures à 8 h. 1/2 ou 9 h., et faites une promenade avant de vous coucher, vous aurez judicieusement partagé votre temps entre le travail et la récréation.

Si, pour vous rendre à destination, il vous faut prendre le train, le tramway ou le métro, n’oubliez pas d’emporter votre Leçon en cours, sinon pour l’étudier à fond pendant le trajet ou au moins pour en lire quelques passages et y réfléchir.

En effet, les vibrations du véhicule déterminent une fatigue des yeux qu’il vaut mieux éviter. Mais ne pas lire n’empêche pas de penser.

Ce n’est pas apprendre le pelmanisme qu’il vous faut, c’est le comprendre et en assimiler la méthode.

Sachant ce que vous avez à faire pendant toute la semaine, vous pourrez répartir convenablement votre temps.

Il est probable que des circonstances imprévues vous obligeront, parfois, à négliger quelque peu votre programme, par exemple pour aller au théâtre, au cinéma, au concert, à une réunion familiale ou corporative.

Mais veillez à ce que ces irrégularités soient tout à fait exceptionnelles au moins pendant l’étude de notre Cours.

Votre emploi du temps n’est pas simplement un répertoire de projets inscrits sur votre agenda, c’est une règle, une discipline que vous devez vous imposer.

Tant pis si, le moment venu, cela contrecarre votre paresse, ou entrave vos fantaisies.

À moins qu’un intérêt supérieur ne vous conseille de faire exception à la règle, la règle préalablement fixée doit être suivie.

Prenez tout de suite, dès le début, l’habitude de vous maîtriser vous-même.

Un travail méthodique porte “toujours ses fruits”.

Très justement, un savant disait : “Les hommes se métamorphoseraient, s’ils savaient seulement que faire d’eux-mêmes lorsqu’ils ont terminé leur tâche quotidienne”.

L’étudiant trouvera dans la leçon 10, sur la culture de l’esprit, des conseils pratiques pour l’utilisation de ses loisirs.

Un mot encore avant de quitter ce sujet capital, l’organisation du travail.

Personne ne pourrait, du jour au lendemain, devenir ordonné dans tous ses actes, de désordonné qu’il était.

Inutile de dresser un emploi du temps sur le papier en vous flattant de réaliser d’un coup ce programme.

Pour aller vite, daignez procéder lentement. Sinon, ou vous ne ferez rien, ou vous abandonnerez aussitôt l’effort.

Acquérez peu à peu cet emploi du temps bien ordonné que nous vous prescrivons.

Une semaine pour fixer chaque habitude nouvelle — telle tâche à telle heure — c’est bien assez de rapidité, et c’est infiniment plus sûr que de prétendre réussir en brûlant les étapes.

Essayez : en peu de mois, vous serez devenu quelqu’un de remarquablement ordonné, sans qu’il vous en ait coûté grande peine.

III. L’inefficience mentale, ses causes

L’inefficience mentale se manifeste dans la vie sous toutes sortes de formes, les unes temporaires et superficielles, les autres plus graves : toutes sont guérissables si d’une part on en supprime les causes, si d’autre part on soumet son esprit à un traitement approprié.

Les tares héréditaires peuvent être compensées.

1. Quels que soient les désavantages dont un homme normal ait à souffrir de par son hérédité, il peut être sûr que ses succès futurs dépendent surtout de lui-même.

Certes, il est bon d’être issu d’une famille saine ; mais n’oubliez pas que les influences ancestrales qui agissent sur vous sont extrêmement nombreuses et complexes, et qu’aucune fatalité ne vous astreint à “hériter ” plutôt de tel ancêtre que de beaucoup d’autres.

Ne soyez pas obsédé par l’idée de l’hérédité fâcheuse que peut-être vous avez dans votre lignée.

Soyez vous-même, par votre activité propre.

Faites-vous personnel et autonome, par votre décision à vous.

Regardez-y à deux fois avant d’imputer à vos parents la responsabilité de défauts que vous avez peut-être acquis ou renforcés.

Et même s’il y a des présomptions que vous deviez à vos ascendants votre faiblesse de mémoire, ou telle autre imperfection intellectuelle, ayez à cœur, vous, d’y parer par une saine discipline qui vous permettra de transmettre à vos enfants, le cas échéant, une hérédité meilleure.

Les méthodes scolaires sont défectueuses.

2. Malgré les efforts de la pédagogie moderne, l’école elle-même est une cause importante d’inefficience mentale.

La recherche de résultats rapidement obtenus, l’accumulation de connaissances disparates dans le seul but de s’en souvenir le jour de l’examen, la séparation plus ou moins artificielle de la vie scolaire et de la vie familiale et sociale, l’enseignement des faits et non pas des méthodes de travail, sont autant d’inconvénients qui atrophient chez la jeunesse les facultés intellectuelles.

À tous ses degrés, l’enseignement donne des connaissances, mais ne développe pas systématiquement les aptitudes.

Insuffisantes au point de vue intellectuel, les méthodes scolaires le sont peut-être encore davantage quant à l’éducation de la sensibilité et de la volonté.

Chez les jeunes gens, c’est à à peine si elles éveillent le sentiment esthétique.

Et combien peu elles cultivent en eux les indispensables qualités d’énergie, de décision, d’initiative dont ils auront plus tard si grand besoin !

Comme elles ne développent pas nos diverses facultés, a fortiori n’opèrent-elles pas le développement harmonieux de l’esprit.

Elles ne préparent donc pas directement à la vie active.

Le pelmanisme a pour but de remédier à ce défaut fondamental : aux jeunes garçons et aux jeunes filles il apprend à considérer du point de vue de l’adulte, non de l’enfant, le cycle de leurs études.

Il enseigne à grouper les faits autrement que d’après leurs formes extérieures, à en chercher le sens et les rapports internes ; à préparer des examens non seulement en vue d’un diplôme, mais de manière que les connaissances acquises puissent être utilisées plus tard dans les diverses circonstances.

Bref, le pelmanisme est le fil d’ariane qui permet de se guider dans l’obscur et complexe Labyrinthe dès faits et dans la lutte pour la vie.

L’absence de discipline intellectuelle après la scolarité est néfaste.

3. Malgré ses imperfections, l’enseignement public, à tous ses degrés, confère un certain maniement des mots et des idées. De plus, l’autorité du maître impose certaines habitudes d’attention ; la crainte des punitions et la nécessité, passer des examens développent la mémoire.

L’important, pour réussir dans la vie, est de conserver et d’augmenter le bénéfice de l’entraînement scolaire.

Or, le plus souvent, quand les années d’école sont finies, l’adolescent cesse cet entraînement ; de sorte que l’absence de discipline devient l’une des principales causes de l’inefficience mentale.

Hors des heures consacrées aux occupations quotidiennes, les jeunes adultes n’ont personne pour guider et organiser leurs efforts ; la lecture même, telle qu’ils la pratiquent, satisfait la curiosité sans cultiver méthodiquement l’intelligence.

L’âge adulte est trop souvent celui où l’on ne veut plus recevoir aucune leçon, non seulement d’autrui, mais même des faits, de l’expérience.

Aucun préjugé ne fait plus de mal à l’humanité.

Faut-il s’étonner, après cela, que bien des hommes et des femmes de 25 ans se trouvent incapables de concentrer leur pensée ?

Ils ont renoncé à la discipline mentale que l’école leur avait inculquée, et ont contracté de mauvaises habitudes intellectuelles.

Le pelmanisme, au contraire, professe que l’éducation doit durer autant que la vie ; qu’il faut chercher partout des occasions de s’instruire ; et, plus encore, qu’à tout âge une discipline mentale est nécessaire, comme est nécessaire une hygiène corporelle.

L’absence de règle, prise à tort pour une émancipation ; n’est que dissipation et ne produit qu’impuissance.

Seuls vont loin les hommes qui s’imposent une discipline volontaire alors qu’ils n’ont plus l’âge d’en subir une, soit du maître d’école, soit de l’autorité militaire.

Pensez-y.

Les maladies, entraves au progrès.

4. Les maladies, et particulièrement celles d’origine nerveuse, peuvent dans certains cas être une cause d’inefficience mentale.

Ce sont surtout l’attention et la mémoire qui risquent d’être atteintes.

Il sera bon, dans ce cas, de suivre un traitement à la fois mental et physique, en agissant avec prudence, sans précipitation et sans se livrer au découragement.

Il ne faut pas se laisser impressionner par des suggestions négatives, telles que : “ma mémoire ne s’améliorera jamais !”.

Il ne faut pas non plus négliger le corps. Découragement moral et négligence physique sont également préjudiciables aux facultés intellectuelles.

Soyez donc d’abord fermement résolu à vous maintenir en bonne santé : n’oubliez pas que l’hygiène, le régime, la constance dans les soins physiques requièrent un esprit maître de soi, réfléchi et persévérant.

Sachez qu’il n’y a pas de limite à l’influence salutaire qu’exerce sur le physique un moral excellent.

Rééduquez ensuite scientifiquement les fonctions défectueuses, en évitant la fatigue, car tout surmenage compromettrait le succès.

L’âge est rarement un obstacle.

5. Suis-je trop vieux ? — voilà une question que nous pose, après se l’être posée à lui-même, plus d’un lecteur ayant dépassé la cinquantaine.

La limite d’âge de l’efficience mentale varie avec les individus.

Si un homme a négligé, pendant une ou plusieurs dizaines d’années, de cultiver son intelligence, il lui faudra, évidemment, assez longtemps pour remédier aux défauts dont il souffre ; mais il pourra du moins empêcher son esprit d’aller plus longtemps à la dérive.

Il est même possible qu’il recouvre une grande partie de ce qu’il avait perdu et c’est là un résultat que tout homme consciencieux devrait se procurer.

Si, d’autre part, un homme de plus de cinquante ans a conservé une intelligence active, il est fondé à croire qu’il peut encore l’améliorer.

Les recherches, sur ce point, ont permis de constater que nombre d’hommes célèbres n’ont produit leurs meilleures œuvres qu’après la cinquantaine.

N’est-ce pas vers cet âge que pasteur se lança dans la médecine expérimentale ?

Les principaux travaux de fabre, le célèbre entomologiste, ne datent-ils pas de sa mise à la retraite ?

Une dame déclara un jour à émile boutroux “qu’elle ne croyait pas à l’âge” ; et l’illustre philosophe, écrivant à ce sujet à l’Institut Pelman, assura que, sans nul doute, on attache à l’âge une importance excessive en s’attendant à voir baisser les facultés intellectuelles vers 55, 60 ou 70 ans.

L’expérience démontre, au contraire, que, si l’on cultive son esprit, le nombre des années a beaucoup moins d’influence qu’on ne se l’imagine.

Moins souple que le jeune homme, l’homme d’âge est, à certains égards, plus apte à profiter de notre méthode, car il est moins exposé aux entraînements ; l’expérience n’est plus un vain mot pour quelqu’un d’assagi par la vie.

Si réellement vos facultés “se rouillent” au seuil de la vieillesse, c’est plus que jamais le moment de les “dérouiller” par un exercice méthodique.

L’esprit, comme le corps, s’entretient dispos et alerte par une gymnastique appropriée.

C’est un mérite essentiel du pelmanisme, que de faire bénéficier les jeunes de l’expérience des vieux, les vieux de l’ardeur et de la souplesse des jeunes.

IV. Le mécanisme de l’esprit

Comme notre méthode repose sur la psychologie, de même que la médecine sur la biologie — un rudiment de connaissances psychologiques est nécessaire à tout étudiant.

L’exposé qui suit n’est que préliminaire ; nous en reprendrons les divers points dans les Leçons suivantes.

Unité de l’esprit humain.

1. Que savons-nous sur l’esprit ? c’est là un sujet encore bien mystérieux.

Cependant nous tenons un certain nombre de vérités bien assurées.

Ainsi :

L’esprit est un, quoiqu’il comporte trois aspects : sentiment, intelligence, volonté.

Prenons, comme exemple, l’étude d’une langue étrangère.

A) Voici un jeune homme qui, se destinant au commerce, désire vivement apprendre le russe. Quel est le terme qui définit le mieux son état d’esprit ? Le SENTIMENT, sans aucun doute, c’est-à-dire le grand désir qu’a ce jeune homme d’apprendre une langue étrangère, parce qu’il espère en retirer, par la suite, d’appréciables avantages.

B) Maintenant, supposons qu’ayant l’argent nécessaire pour s’assurer les services d’un professeur, il étudie de son mieux le vocabulaire et la grammaire.

Il rencontrera évidemment plus d’une difficulté qui l’obligera à de vigoureux efforts d’attention.

Il faut que ce jeune homme comprenne les règles de la grammaire et se les rappelle, et lorsque des comparaisons sont faites entre le russe et le français, il doit rechercher les analogies et les différences de ces deux langues.

Ces opérations de l’esprit sont du ressort de la PENSÉE.

C) Mais le russe est difficile et les obstacles se multiplient. Notre étudiant va-t-il se décourager ?

Après une lutte intérieure, il prend la résolution de persévérer dans son entreprise et d’apprendre à fond la langue qu’il étudie.

En un mot, il exerce sa VOLONTÉ.

Sentiment, pensée, volonté, sont les trois principaux aspects de l’esprit humain.

Il n’est pas d’opération mentale qui ne soit du ressort de l’un d’entre eux.

Le sentiment est l’intérêt que nous prenons à ce qui nous entoure, comme susceptible de nous procurer plaisir ou douleur.

L’intelligence est l’aptitude à connaître et à combiner nos connaissances. La volonté est l’activité dirigée par l’intelligence.

Faut-il en conclure que ces trois formes de l’activité constituent dans notre esprit trois compartiments distincts ?

En aucune façon.

L’esprit est un. Ne perdez pas de vue cette vérité essentielle.

Les trois facultés de l’esprit agissent les unes sur les autres.

2. Comment arrivons-nous donc à définir les trois manifestations de l’esprit ?

— en recherchant quel est l’élément qui, à un moment donné, l’emporte sur les autres.

Si, en vous approchant d’un passant, vous lui donnez une forte tape dans le dos, l’esprit de cet homme sera aussitôt dominé par un sentiment, — sentiment de colère et d’indignation.

La pensée cependant n’est pas absente : il se demande la raison de cette agression et de plus, au bout de quelques secondes, sa volonté s’affirme et il manifeste l’intention de riposter.

À ce moment, sa volonté est prépondérante, sans que sa pensée et son sentiment aient cependant disparu.

Car, en reconnaissant dans l’agresseur un ami, il arrête net cette riposte et vous dit bonjour ou vous tend la main.

Si d’autre part, rentré chez vous, vous essayez d’analyser les raisons de votre acte, vous constatez qu’il a été déterminé par une série d’impressions visuelles, de raisonnements et de jugements qui vous ont permis de reconnaître un ami vu de dos, autrement dit par des pensées.

De plus, vous avez éprouvé un sentiment de joie à retrouver cet ami ; enfin votre geste a été provoqué par la volonté que vous aviez de l’obliger à se retourner.

Naturellement ces trois formes d’activité mentale ont été enchevêtrées pendant les quelques secondes qui se sont écoulées de la première perception à l’acte.

Synthèse psychique ou harmonie mentale.

3. D’aucuns demanderont : “à quoi bon ces explications ? en quoi intéressent-elles notre progrès mental ?”

Elles sont, en réalité, fort importantes, en ce qu’elles montrent l’interaction des activités mentales, et leur complexité. Ces rapports seront exposés plus longuement dans les Leçons suivantes.

Pour le moment, pénétrez-vous de cette notion essentielle : l’unité de l’esprit n’est possible que si les trois facteurs dont nous venons de parler sont en état d’équilibre.

Évitez l’excès du sentiment, la faiblesse de la volonté et l’outrance de la pensée.

Établir entre les fonctions intellectuelles et morales un équilibre durable, tel est le but de la méthode d’éducation élaborée par l’institut pelman.

C’est cet équilibre que nous appelons synthèse psychique ou harmonie mentale.

A. Le sentiment est primordial et fondamental.

4. Chaque sensation, chaque idée, s’accompagne toujours de sentiments qui constituent son fond affectif.

Ainsi, en pensant à une entrevue d’affaires, nous n’éprouvons pas le même sentiment qu’en évoquant l’image de quelqu’un de notre famille ; le brouhaha du théâtre, avant le lever du rideau, et le bruit de la rue que nous traversons s’accompagnent d’une atmosphère affective toute différente.

Autant il existe de situations, autant il y a de sentiments : à faire une course en auto, voler en avion, se trouver sur un bateau, les sensations changent, mais aussi les sentiments.

Et combien diffèrent les sentiments selon les individus !

À la vue de la même personne, du même objet, à l’égard de la même idée, chacun aura des sentiments particuliers : l’un sera attiré, l’autre se sentira repoussé, un troisième restera indifférent.

Quoique en relation étroite avec l’intelligence, le sentiment a donc sa nature propre ; c’est la vie mentale considérée sous son aspect le plus intime, le plus personnel.

Le sentiment fait naître le désir.

Vous apercevez, au penchant d’une colline, une maison attrayante et rêvez d’en posséder une semblable.

Vous apprenez qu’un de vos camarades d’enfance, dont les capacités vous semblaient médiocres, est parvenu à une brillante situation et vous vous demander pourquoi vous n’arriveriez pas à l’égaler.

Le sentiment, sous la forme du désir, nous pousse sans cesse à l’action, et c’est la pensée qui, jugeant en dernier ressort, décide pour ou contre chaque projet qui lui est présenté.

La base est l’appétit pour ce qui entretient la vie, le désir de se créer une famille, de se faire une situation, d’acquérir du bien-être.

Voilà quelques-uns des moteurs fondamentaux de l’activité.

Mais il existe aussi des sentiments supérieurs : amour de la nature, de la beauté, de la patrie, du prochain.

Lorsque nous contemplons les étoiles, nous n’avons d’abord qu’une sensation de lumière vive et mobile.

C’est ensuite l’immensité de l’espace et la pluralité des mondes que nous évoquons, et un sentiment d’étonnement, d’admiration, de trouble ou de foi nous saisit.

La vue d’un tableau, l’audition d’une sonate ou d’une mélodie chantée avec art peuvent nous inspirer une vive émotion.

Et lorsque nous nous inclinons sur la tombe où repose un de ceux qui combattirent vaillamment et moururent pour leur patrie, nous sommes troublés tour à tour par les sentiments les plus profonds et même les plus opposés : douleur causée par la perte d’un homme plein de force et d’espoir, admiration pour le sacrifice, angoisse devant le mystère de la mort, reconnaissance pour celui qui nous a sauvés…

Le sentiment est le fond même de notre nature psychique.

Les sensations sont les stimulants qui l’éveillent ; par la pensée, nous pouvons définir nos sentiments, les communiquer à autrui ou les transformer en activité.

Il se manifeste comme essentiel et primordial, dès le début de la vie humaine.

Le nouveau-né, bien avant qu’on puisse lui attribuer la plus faible lueur d’intelligence, donne déjà des signes incontestables d’affectivité. Il souffre ou est mécontent, et il se calme ou se réjouit lorsqu’on satisfait à ses besoins.

Il croît, il se transforme peu à peu en un être doué d’intelligence et de volonté.

Mais la structure fondamentale de l’esprit reste toujours la même : nous ne pensons et agissons qu’autant que nous sommes capables de sentir.

Une mère peut accomplir des efforts surhumains s’il s’agit de sauver son enfant, de même que le soldat pour défendre sa patrie ; le savant, animé du “feu sacré”, se montre infatigable dans sa recherche.

Otez à tous ces gens leurs sentiments, et vous verrez cette activité disparaître.

Non seulement le sentiment guide notre pensée et anime notre activité, mais il est la condition indispensable de leur existence.

La pathologie mentale nous en fournit des preuves : la “démence précoce”,

Caractérisée par une disparition progressive de l’intelligence et de la volonté, commence par un “nivellement affectif”.

Le malade perd son intérêt à la vie et devient indifférent à tout ce qui le passionnait naguère.

Dans cette période de début, son intelligence reste encore lucide, mais on la voit rétrograder à mesure qu’augmente son apathie ; enfin il devient tout à fait indifférent à ce qui l’entoure, et l’incohérence est complète.

Le sentiment ne doit être ni dédaigné, ni flatté, mais cultivé.

5. Par conséquent, celui qui négligera ses sentiments, élément essentiel de sa personnalité, ne pourra manquer d’en éprouver un sérieux dommage.

Sur un homme qui dédaigne le sentiment, il n’est pas rare que le sentiment prenne sa revanche. I1 est plus sage de ne pas chercher à mutiler notre nature.

Ce qu’il faut, c’est en tirer parti, en coordonnant nos tendances innées ou acquises.

Certes, nous ne nions pas que le sentiment, à cause même de son importance foncière, ne risque souvent de posséder tout l’esprit, de l’accaparer avec tyrannie.

D’où le thème constant des moralistes : sachez penser, vouloir, et ne vous contentez pas de désirer ; l’homme est esclave par ses sentiments, mais libre dans la mesure où il pense et veut ; il faut savoir endiguer, restreindre, réprimer ses désirs et ses appétits.

Rien de plus certain.

Mais on y arrive généralement, et sans se mutiler, par la culture du sentiment.

Il suffit de donner la prééminence aux sentiments supérieurs, qui affinent et perfectionnent l’homme.

Ils donnent à notre nature sensible une satisfaction légitime, qui non seulement nous préserve de dangereuses aberrations, mais nous ouvre l’accès d’une civilisation plus évoluée.

Rapport du sentiment avec le développement mental.

6. Certains étudiants vont peut-être objecter :

“je suis ce cours d’éducation mentale dans le but d’augmenter mes revenus. Peu m’importent la poésie, la peinture, la musique”.

Mais quelle triste figure fera notre coureur d’argent lorsqu’il lui faudra parler d’autre chose que d’affaires !

Il pourra à peine assembler trois phrases, et encore n’auront-elles avec le sujet de la conversation que de lointains rapports.

Il y perdra de son prestige alors qu’un homme bien informé en eût gagné.

Tous deux sont capables de conclure une affaire, mais l’un d’eux sait s’intéresser aux choses qui ne rapportent pas un bénéfice monnayable, d’où sa supériorité.

Le succès pratique est dû, pour une large part, à une féconde imagination.

Or, rien ne stimule plus l’imagination que le sentiment.

Vous faites donc un faux calcul si, comme homme d’affaires, comme ingénieur ou comme chimiste, vous “ne connaissez que les chiffres” et si vous méprisez “les impondérables”. Ils sont, plus souvent que vous ne croyez, le ressort de votre énergie.

En quoi votre dédain de l’imagination en matière d’art, de musique, de poésie, pourra-t-il augmenter la puissance de votre imagination dans le domaine des affaires ?

Si, au contraire, vous cultivez sous n’importe quelle forme votre sensibilité et votre imagination, facultés éminemment utiles dans les affaires, vos capacités d’homme pratique n’en seront-elles pas accrues ?

Rappelez-vous le but du pelmanisme : réaliser chez l’individu la synthèse de toutes les fonctions par rapport au milieu dans lequel il vit, ou dans lequel il voudrait vivre.

B. L’intelligence est sensation, mémoire, jugement.

7. Notre seconde faculté, c’est l’intelligence. elle commence avec les sensations.

Vous avez des yeux, des oreilles ; vous possédez le toucher, qui vous renseigne sur la forme, la structure des objets, leurs positions relatives.

Ces trois sens, et aussi les autres, odorat et goût, peuvent vous procurer, si vous consentez à les éduquer, au lieu de connaissances médiocres et limitées, des connaissances nombreuses et précises.

Apprenez à vous servir de ces merveilleux instruments.

Si d’aventure vous êtes myope, presbyte, dur d’oreille, ne vous tenez pas pour inapte à la culture de vos sens ; au contraire, développez-la plus que le commun des hommes, afin de suppléer par l’exercice à une insuffisance physique.

Toute notre information sur le monde requiert l’usage de nos sens, en particulier de la vue et de l’ouïe, qui fournissent les données les plus précises.

Concevez, si possible, l’effroi d’obscurité, de silence, dans lequel sont plongés les aveugles, les sourds de naissance ; mettez en parallèle ce que ces deux sens supérieurs nous assurent de renseignements sur les choses, de communications avec nos semblables, d’utilité et de joies.

C’est grâce à eux qu’il peut faire bon vivre.

Mais à quoi servirait d’avoir éprouvé des sensations si elles s’évanouissaient aussitôt perçues, sans laisser en nous de traces ?

L’esprit est heureusement ainsi fait, que ce qu’il a éprouvé demeure en lui, même quand on n’y pense plus.

Ces sensations de jadis que nous conservons, peuvent nous revenir, moins fraîches, certes, mais vives et présentes encore, quoique tenues pour “passées”.

C’est ce fait que tous nous appelons mémoire. Sans elle, pas d’expérience, pas d’accroissement de connaissances proportionnel au nombre des sensations éprouvées.

Supposez, par exemple, que vous veniez de perdre la mémoire, comme il arrive dans certains chocs ou par l’effet de certaines maladies : quand on vous présenterait vos vêtements, vous ignoreriez ce qu’ils sont, à quoi ils servent, quel usage vous en pouvez attendre.

Par contre, votre aptitude à vivre, à agir, sera d’autant plus grande que vous aurez des souvenirs plus riches, plus fidèles, car nous ne comprenons le présent et n’organisons l’avenir qu’au moyen de nos ressources mentales déjà acquises.

L’enrichissement et l’assouplissement de votre mémoire sont ainsi une condition essentielle de vos progrès ultérieurs.

Chacune, ou presque, de nos leçons, en vous instruisant sur un certain aspect de l’esprit, vous fournira des indications dont vous ferez votre profit pour cette tâche urgente.

Or, sentir et se remémorer n’ont d’utilité que si nous tirons parti, pour une œuvre personnelle, de l’expérience acquise.

La vie nous pose, à chaque instant, des problèmes nouveaux.

Comment donner un plus grand essor à mon entreprise ?

Comment boucler le budget de fin de mois ?

Comment agir à l’égard d’un ami ou d’un concurrent ?

Vous ne découvrirez de solutions à ces questions pratiques que si vous adaptez votre expérience aux situations présentes.

Cherchez donc, dans votre stock de souvenirs, des indications pour trouver une issue à la situation actuelle.

Cela, c’est comparer, juger ; autrement dit, agencer de façon originale les images, les idées que nous possédons.

Voilà, par excellence, d’où vient la supériorité de l’homme intelligent sur les autres.

Apprendre à observer, à réfléchit, à raisonner, à décider, rien ne vous importe plus, car de là dépend tout votre succès dans la vie.

C. La volonté est : organisation de l’activité par l’intelligence.

8. Votre troisième faculté, la volonté, se fonde sur les deux autres.

Pas d’activité sans la poussée intérieure du sentiment.

Mais cette poussée, qui est aveugle, peut suggérer l’absurde, l’irréalisable. Elle n’aboutit à des actions raisonnables et utiles que si la pensée la dirige.

Or cette activité intelligente, c’est la volonté.

Ce n’est qu’en apprenant à vouloir que vous serez en mesure de poursuivre un but et de vous réaliser vous-même.

Par l’esprit comme par le corps on récolte ce qu’on a semé.

9. Chacun connaît la faiblesse que peut laisser en nous une maladie, et au contraire la souplesse que peut faire acquérir un bon entraînement corporel.

La psychologie abonde en exemples correspondants. Notre esprit est-ce que nous l’avons fait et deviendra ce que nous le ferons.

Il y a là une continuité qui doit non nous accabler, mais nous donner confiance.

Il est sans doute des événements dont nous ne sommes pas seuls responsables : une dépression nerveuse peut suivre un effort fait pour rétablir des affaires compromises : un grand chagrin peut amoindrir l’activité du cerveau ; un accident peut enlever à l’esprit sa vigueur primitive ; mais, en dépit de ces infortunes, la loi de cause à effet reste inéluctable.

Nous n’en avons donc que plus de motifs pour développer et préserver nos facultés mentales comme nous développons et préservons nos facultés physiques.

Ce n’est point là une leçon de morale : c’est une vérité scientifique.

Ce que vous êtes aujourd’hui, vous le devez à ce que vous fûtes hier, à ce que vous avez fait ou négligé de faire pendant les années écoulées.

De même, le présent d’aujourd’hui est le passé de demain.

Ce que vous gagnez en ce moment par le pelmanisme vous profitera aussi dans l’avenir.

Si vous le pratiquez, par exemple, à trente ans, vous en ressentirez encore les heureux effets à 50 et même plus tard, parce que vous avez pris une fois pour toutes de bonnes attitudes à l’égard de la vie et parce qu’une faculté bien développée conserve toute sa vigueur si on continue à l’exercer.

Le capital que vous placez dans le pelmanisme vous assure, dès maintenant, un esprit efficient et, pour vos vieux jours, la vigueur mentale.

La moralité et le développement mental.

10. La fonction de l’intelligence n’est pas surtout de diriger notre activité vers des buts matériels ; elle doit aussi nous faire comprendre l’importance de la moralité.

Le sens moral est nécessaire au développement complet de l’individu. Vous ne sauriez être un homme “civilisé” que si vous faites de votre intelligence non seulement un instrument de votre propre réussite, mais aussi un bien pour votre entourage.

Mieux encore, vous ne développerez entièrement votre personnalité qu’en faisant une part à des mobiles altruistes.

Les succès les plus durables, les progrès définitifs sont ceux qui réalisent dans l’individu comme dans la société, un équilibre entre l’intelligence et la moralité.

Avez-vous lu “La Guerre des Mondes ” de Wells ?

Dans ce livre, les martiens, qui envahissent notre planète, sont représentés comme un peuple extraordinairement intelligent.

Leurs engins de guerre sont si puissants qu’un seul individu peut tenir en échec toute une escadre.

Mais ces martiens n’ont aucune conception morale ; ils ont tout sacrifié à leur développement intellectuel et les plus nobles sentiments de l’humanité leur sont totalement étrangers.

Doués d’une intelligence extrême, mais dénués de toute sensibilité, ils sont impitoyables dans la guerre : ce sont à la fois des surhommes et des surdémons.

Ces martiens n’existent que dans l’imagination de wells, mais la description de cette intelligence extraordinairement développée et sans scrupules mérite d’être connue.

Elle nous aide à mettre les choses au point et fait ressortir la nécessité d’un parfait équilibre entre les capacités intellectuelles et les principes moraux.

L’homme qui se développe intellectuellement, mais n’a aucun souci de culture morale, est un être incomplet, un appauvri, puisqu’il ignore tout un aspect de la vie humaine.

Il est indéniable que des hommes habiles et de moralité douteuse parviennent à s’enrichir plus rapidement que des hommes probes et d’intelligence vive.

Nombre de malhonnêtetés n’ont été ni prévues ni punies par la loi, et les coquins mettent à profit cette omission.

Les occasions de s’enrichir malhonnêtement ne manquent pas, mais l’immense majorité des hommes refuse d’en profiter et préfère à une rapide fortune un honneur intact.

Si tant d’hommes refusent d’employer leurs capacités, leur expérience, leur culture à rechercher un enrichissement illicite, c’est que, chez eux, l’intelligence et la moralité sont parfaitement équilibrées.

La nécessité de cet équilibre est, d’ailleurs, prouvée par les drames qui, si souvent, éclatent dans le monde des affaires.

Les héros de ces tragédies sont la plupart du temps des hommes dévorés par l’ambition d’acquérir vite une grande fortune ou une réputation mondiale. Ils perdent la notion de l’honneur, se dépouillent de tout scrupule, et roulent dans l’abîme.

Pour que le succès soit permanent, il doit y avoir équilibre de l’intelligence et du caractère.

Quelles que soient les capacités d’un individu, ce qui le conduit le plus sûrement à un succès durable, c’est sa conscience professionnelle et sa réputation de moralité.

Le commerçant qui essaye de tromper pour réaliser des bénéfices scandaleux voit sa clientèle enlevée par un concurrent honnête.

Le subordonné intelligent qui n’épargne pas ses efforts peut être méconnu quelque temps, mais sa valeur, son labeur consciencieux obligent bientôt ses supérieurs à se l’attacher définitivement.

Qu’il s’agisse d’un chef d’entreprise, d’un gérant, d’un comptable, d’un contremaître, d’un ouvrier, d’un professeur, d’un avocat ou d’un médecin, on choisit l’homme en qui l’on a confiance, et cette confiance, seules des garanties morales peuvent la donner.

le mécanisme de l’esprit et la puissance mentale.

Vous comprenez maintenant que votre esprit fera preuve d’efficience, si vous ne demeurez pas indifférent aux circonstances extérieures ou aux impressions, si vous cherchez à comprendre et si par conséquent vous agissez à bon escient.

Voilà pourquoi nous vous avons présenté le sentiment, l’intelligence et la volonté comme les trois facteurs de la puissance mentale.

Lorsque vous voulez mesurer votre propre puissance mentale ou celle d’autrui, il vous faut donc tout d’abord évaluer l’intensité et la qualité de ce sentiment ou de cette émotion qui se manifestent par la poursuite d’un but, par une vocation, par une ambition.

Il se peut que cette poussée intérieure vous porte à accroître le chiffre de vos affaires, à peindre des tableaux, à soulager la misère des opprimés, ou à faire de la politique ; peut-être avez-vous tout simplement le désir de bien accomplir, ou d’accomplir mieux encore, la tâche que vous avez entreprise.

Le point à noter, c’est que la puissance mentale est premièrement émotionnelle.

On peut dire que toutes les autres facultés — celles que nous nommons purement intellectuelles — forment le mécanisme de l’esprit, tandis que la poussée intérieure est la ‘ vapeur’, la force qui le met en mouvement.

Nous nous résumerons d’une manière très concrète en disant que la puissance mentale est constituée par trois facteurs :

A) la force motrice ; b) une bonne machine ; c) un travail énergique et soutenu.

C’est à vous de faire que votre travail soit utile et qu’il n’y ait pas de déperdition d’énergie. Pour cela, il faut que votre machine soit en excellentes conditions.

Entretenez-la avec soin, physiquement et mentalement.

V. Comment accroitre l’efficience mentale

Nous pouvons maintenant accorder toute sa valeur à la définition de l’efficience mentale, exprimée par cette formule :

La force et la souplesse de l’esprit requièrent le développement harmonieux de ses diverses facultés.

Le programme du pelmanisme sera donc : le sentiment pour base, l’intelligence pour moyen, l’action pour but.

1. Ayez un intérêt.

L’efficience mentale étant avant tout affective, il vous faut ce ‘ premier moteur’ : un intérêt, le désir de réaliser une ambition.

Peu importe, au moins pour l’instant, ce que vous désirez : qu’il s’agisse de briguer des honneurs, de gagner de l’argent, de cultiver un art, d’aider votre prochain, de pratiquer un sport, ou tout simplement de bien accomplir votre tâche quotidienne, l’essentiel est que vous vous sentiez une ‘ poussée intérieure’ vers quelque but.

Pour savoir si vous possédez cette condition première de tout progrès, interrogez-vous.

Avez-vous, par exemple, dès l’enfance, été attiré vers quelque forme de pensée ou d’action ?

Votre profession répond-elle à une vocation ?

Que désirez-vous être ou faire plus que tout autre chose au monde ?

C’est à cela, sans aucun doute, que vous réussirez le mieux.

Et si ce que vous faites par nécessité ne vous intéresse pas, soyez sûr que vous n’y réussirez que lorsque vous aurez appris à vous y intéresser.

Ce sujet important fera l’objet de notre deuxième leçon.

2. Exercez votre intelligence.

Mais la vie serait trop facile s’il suffisait de désirer.

Il faut connaître les choses, les hommes, nous-mêmes, les lois de la nature et de l’action. Pour cela, il convient d’acquérir l’expérience et la réflexion.

Ne croyez pas que, sans apprentissage spécial, vous saurez tirer de votre mémoire, de vos sens, de votre jugement le meilleur rendement dont ils sont capables, ce rendement dont vous avez tant besoin pour atteindre vite votre but.

Vous ne manierez aisément vos souvenirs, vos idées, vous ne ferez de votre imagination un instrument docile, vous ne saurez poser et résoudre les problèmes de l’existence, que si vous acquérez l’habitude de penser qui implique l’aptitude à ces multiples opérations.

Pour accroître et assouplir vos facultés, nous vous révélerons, progressive et graduée, une gymnastique mentale.

Donnez-vous une volonté disciplinée.

Il advient fréquemment que des hommes intelligents soient cependant des ‘ ratés’.

Ils ont à leur disposition une excellente machine : leur esprit ; mais ils n’ont ni la force, ni la persévérance, ni l’amour du travail.

D’autres sont moins bien doués, mais ils ont, si l’on peut dire, leur ‘ plein d’essence’, et ont la ferme volonté d’arriver : aussi laissent-ils loin derrière eux leurs camarades plus favorisés par la nature.

Pour atteindre vos fins, il ne suffit pas de pouvoir, il faut vouloir, et vouloir avec  persévérance.

Serez-vous patient, tenace dans la réalisation ?

Êtes-vous de ceux qui, même après avoir pris parti, hésitent encore ?

Peut-être que, par habitude, vous appréhendez de vous décider ? peu importe.

Si vous voulez bien faire quelque petit effort chaque jour, nous vous apprendrons à résoudre vos problèmes avec rapidité et sûreté, à sérier vos difficultés, à obtenir de votre peine le maximum.

Dans les leçons suivantes, nous assurerons le développement synthétique de votre esprit, conformément à l’idéal Pelmaniste.

VI. Comment rendre votre mémoire efficiente

Les phases de la mémoire.

La culture de la mémoire va vous montrer, par un exemple concret, que chaque opération mentale suppose tout l’esprit et ne saurait être éduquée isolément.

La faculté de la mémoire comporte trois phases principales : l’impression, la conservation et la reproduction : — Si l’un de ces trois facteurs est altéré, il en résulte pour notre mémoire un défaut correspondant.

Accordez-nous, sur ce sujet délicat et de capitale importance, toute votre attention.

1. Les impressions.

Ii y a deux sortes d’impressions : celles que l’esprit reçoit du dehors et celles qui naissent dans l’esprit même, par la réflexion ou l’imagination. De l’intensité des premières impressions dépend la persistance et la précision du souvenir.

Les impressions extérieures arrivent au cerveau par l’intermédiaire des sens. Elles sont parfois transmises simultanément par un, deux ou plusieurs sens.

C’est ce qui se passe, par exemple, lorsque quelqu’un nous adresse la parole : notre cerveau est impressionné à la fois par l’aspect de notre interlocuteur et par le son de sa voix.

En général, les individus sont particulièrement sensibles à une certaine catégorie d’impressions ; les uns sont doués d’une sensibilité visuelle extrêmement aiguë, et chez d’autres le sens de l’ouïe prédomine.

Pour recevoir des impressions fortes et d’autant moins effaçables :

1 ° concentrez toute votre attention sur l’objet que vous observez ;

2 ° examinez-le avec curiosité et sous tous ses aspects ;

3 ° efforcez-vous d’établir un lien entre les diverses impressions qu’un objet donne à vos différents sens.

Appliquez-vous à obtenir des impressions nettes, exactes, spéciales pour chaque objet ;

4 ° faites de nombreux exercices d’observation.

Voici une épreuve facile : prenez une feuille de papier et essayez d’y dessiner les chiffres romains qui figurent sur le cadran de la plupart des horloges. Comparez ensuite le chiffre ‘ quatre’ tracé par vous avec celui qui est marqué sur le cadran. Une surprise vous attend.

Autre épreuve : essayez de vous rappeler de quel côté sont les boutons d’un veston d’homme et ceux d’une jaquette de femme. Vous courez grand risque de vous tromper, et cependant ce sont là des détails que vous avez sans cesse sous les yeux, mais que vous n’avez pas vus.

Pour faire l’éducation de votre oreille, tâchez de reconnaître de loin les pas de vos amis : notez-en la rapidité, la régularité, la lourdeur.

2. La conservation.

La conservation est la deuxième phase de la mémoire. Elle est d’ordre physiologique ou subconscient, et échappe au contrôle de l’étudiant.

Toutes les fois que nous avons reçu une impression intense, la survivance du souvenir est presque assurée.

Il va de soi que si rien n’est imprimé en nous, rien ne peut être retenu.

Lorsque les gens disent qu’ils ont ‘ oublié’, ils ont généralement tendance à croire que leur faculté de conservation s’est affaiblie.

C’est une erreur : le mal vient de la première phase, c’est-à-dire de la façon superficielle et confuse dont ils ont fixé les impressions.

On peut acquérir de cette manière une meilleure conservation des souvenirs.

Vous oublierez d’autant moins que vous aurez davantage relié l’impression qu’il s’agit de conserver à d’autres connaissances par vous possédées, car vous aurez en celles-ci autant de ‘ stimulants’ capables d’éveiller le souvenir.

En outre, si à plusieurs reprises vous ramenez devant votre esprit cette impression, avant de vous en détourner pour longtemps, vous aurez plus de chances de la garder à votre disposition.

3. La reproduction.

On nomme reproduction ou évocation du souvenir la reviviscence d’une impression reçue et conservée par le cerveau.

Bien des gens croient que ce phénomène constitue à lui seul toute la mémoire, alors qu’il n’en est, en réalité, que la troisième et dernière phase.

La facilité de reproduction dépend avant tout de l’intensité de la première impression.

Elle dépend ensuite de notre aptitude à tirer parti des lois d’associations des idées que nous exposerons plus tard.

On peut se remémorer soit ce qui était lié à une idée à laquelle on pense, soit ce qui ressemble à cette idée.

La reproduction peut être provoquée de diverses manières. Elle l’est parfois par le retour des conditions qui ont ‘ produit l’impression primitive.

C’est ainsi qu’une idée ‘ oubliée’ vous reviendra probablement à l’esprit si vous retournez à l’endroit exact où vous l’avez conçue.

Parfois, un seul détail rappelle tout un groupe d’idées : le nom d’un auteur évoque instantanément les événements qu’il a racontés dans ses livres. Il arrive aussi qu’une idée se réveille lorsque son contraire, ou son analogue, se présente à l’esprit.

L’évocation des souvenirs est un cas manifeste de psycho synthèse.

Pour vous remémorer un événement passé, rien de mieux que de vous replacer dans l’état de sentiment où vous étiez quand l’impression vous est venue.

En outre, votre volonté vous sera d’un grand secours en maintenant avec obstination votre esprit dans une certaine orientation jusqu’à ce que le souvenir cherché se représente. À vous d’utiliser ceux de ces moyens qui vous réussissent le mieux.

Conclusions

Rappelez-vous surtout que vous aurez une mémoire d’autant plus sûre que vous assouplirez mieux tout l’ensemble de votre esprit.

02 Avez-vous un but ?
Hermeneutique du sujet Foucault
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